mercredi 22 mars 2017

Paragraphe commentaire Séance du 21 mars

Les élèves présents ont pu s'entraîner à rédiger un paragraphe de commentaire :

Texte  : A tous les enfants

Mais à tous ceux qui sot restés
Les pieds au chaud, sous leur bureau
En calculant le rendement
De la guerre qu'ils ont voulue
A tous les gras tous les cocus
Qui ventripotent dans la vie
Et comptent et comptent leurs écus
A tous ceux-là je dresserai
Le monument qui leur convient
Avec la schlague, avec le fouet
[...]

La cupidité

Le poète dénonce la cupidité des dirigeants en insistant sur le fait que tous sont avides d'argent. Ils calculent le rendement de la guerre : ils s'enrichissent des guerres qu'ils ont voulues et s'engraissent sur le dos des victimes. Par ailleurs, le champ lexical de la rentabilité, repérable grâce aux termes "comptent", "calculant", "rendement" vise à souligner le caractère cupide de ces dirigeants, lesquels placent le gain (l'argent) au centre de leurs préoccupations. Le verbe compter est répété, comme pour marquer l'obsession des dirigeants vis-à-vis de leurs comptes. Ainsi; Boris Vian dénonce cette obsession qu'ils ont pour la fortune, en faisant un portrait d'eux très sombre et malheureusement réaliste.

vendredi 17 mars 2017

BATTLE 2017

La battle a eu lieu ! Rendez vous sur le site suivant et...VOTEZ !!!
https://labattle2017.wordpress.com (recherche google)
Au menu du canard....

mercredi 15 mars 2017

Tartuffe Acte I scène 4

Pour établir le plan d'un commentaire cohérent, le plus facile est de répondre aux questions suivantes : Quoi ? (qu'avons nous devant nous ?) la réponse à cette question fera l'objet d'une première partie et Pourquoi ? (les enjeux de la scène, du passage...) dont la réponse sera la deuxième partie. 

Pour cette scène 4 :

Introduction : Dans cette scène Orgon apparaît pour la première fois. Il rentre d'un voyage et est accueilli par Dorine et Cléante. 


 Problématiques possibles : 
-En quoi cette scène est-elle comique ?
-Comment apparaît Orgon ?
-Dans quelle mesure Orgon est-il fidèle au portrait  fait de lui dans les scènes précédentes ?
-En quoi cette scène propose t-elle une critique du personnage d'Orgon et du rôle de Tartuffe sur cette famille ? 

I (quoi ?) Une scène comique
a) Confirmation du portrait d'Orgon
-il ne répond pas à Cléante, l'ignore presque. 
Il manque à toutes les politesses...son obssession de Tartuffe l'emporte sur son savoir vivre;
b) Un dialogue de sourds
-Une réplique mécanique qui rompt le dialogue."Et Tartuffe ?" 
-La répétition de "le pauvre homme" qui semble incompréhensible tant elle est en décalage avec ce qui est rapporté de l'état de Tartuffe.
-Aucune réaction de compassion envers sa propre femme. 

c) Opposition entre Elmire et Tartuffe faite par Dorine.
-exagération de Dorine : utilisation d'un vocabulaire religieux pour parler d'un comportement qui en est bien éloigné : "fort dévotement"
-Ironie 

II ( Pourquoi ?) Une critique de la folie d'Orgon
a) Opposition entre un "vrai" dévot et Tartuffe
b) La folie d'Orgon : obsession pathétique
c) Cléante réduit au silence. 
-Personnage présent sur scène mais qu'Orgon a fait taire. Cléante représente l'honnête homme du XVIIème, affable, courtois qui refuse les excès (pas de pédantisme, pas d'idée trop étroite, raffiné, élégant mais sans excès) c'est un homme qui sait s'adapter mais qui ne renonce jamais à son affabilité. 
 

lundi 20 février 2017

lundi 20 février

Présentation de Molière, du théâtre classique et de la pièce Le Tartuffe (1664)

Document (chronologie du XVIIème siècle)

Dates et éléments à retenir : 

1622 : naissance de Jean-Baptiste Poquelin à Paris
1664 : Le Tartuffe représenté pour la première fois.
1673 : mort de Molière

Troupe de Molière : " L'illustre théâtre."

Le Tartuffe : 

Le personnage principal n'apparaît qu'au troisième acte. Il semble présent à travers ce qu'en disent les autres personnages. Cette attente permet au spectateur de se faire une idée de Tartuffe avant de le voir vraiment et de mesurer son influence puisqu'il est au cœur de toutes les conversations.  
Ces deux actes exposent le conflit qui déchire cette famille.

Il a une grande influence sur une famille qui dans la majorité le considère comme un imposteur. Cet état de "seul contre tous" renforce paradoxalement son influence auprès d'Orgon le maître de maison...

La suite mercredi....

mercredi 25 janvier 2017

Lettre 81



Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Lettre LXXXI

De la marquise de Merteuil au vicomte de Valmont.



   [...] Si cependant vous m'avez vue, disposant des événements et des opinions, faire de ces hommes si redoutables le jouet de mes caprices ou de mes fantaisies ; ôter aux uns la volonté, aux autres la puissance de me nuire ; si j'ai su tour à tour, et suivant mes goûts mobiles, attacher à ma suite ou rejeter loin de moi







 Ah ! gardez vos conseils et vos craintes pour ces femmes à délire, et qui se disent à sentiments, dont l’imagination exaltée ferait croire que la nature a placé leurs sens dans leur tête ; qui n’ayant jamais réfléchi, confondent sans cesse l’amour et l’amant ; qui, dans leur folle illusion, croient que celui-là seul avec qui elles ont cherché le plaisir en est l’unique dépositaire ; et, vraies superstitieuses, ont pour le prêtre, le respect et la foi qui n’est dû qu’à la divinité.
Craignez encore pour celles qui, plus vaines que prudentes, ne savent pas au besoin consentir à se faire quitter.
Tremblez surtout pour ces femmes actives dans leur oisiveté, que vous nommez sensibles, et dont l’amour s’empare si facilement de toute l’existence ; qui sentent le besoin de s’en occuper encore, même alors qu’elles n’en jouissent pas ; et s’abandonnant sans réserve à la fermentation de leurs idées, enfantent par elles ces lettres brûlantes, si douces, mais si dangereuses à écrire ; et ne craignent pas de confier ces preuves de leur faiblesse à l’objet qui les cause : imprudentes, qui dans leur amant actuel ne savent pas voir leur ennemi futur !
Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? Quand m’avez-vous vue m’écarter des règles que je me suis prescrites & manquer à mes principes ? Je dis mes principes, et je le dis à dessein : car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude ; ils sont le fruit de mes profondes réflexions ; je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage.
Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence & à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer & réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient, j’essayai de guider les miens à mon gré ; j’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sécurité, même celui de la joie ; j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin & plus de peine pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue. C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.
J’étais bien jeune encore, et presque sans intérêt : mais je n’avais à moi que ma pensée, et je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j’en essayai l’usage : non contente de ne plus me laisser pénétrer, je m’amusais à me montrer sous des formes différentes ; sûre de mes gestes, j’observais mes discours ; je réglais les uns et les autres, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies : dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu’il m’était utile de laisser voir.
Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l’expression des figures et le caractère des physionomies ; et j’y gagnai ce coup d’œil pénétrant, auquel l’expérience m’a pourtant appris à ne pas me fier entièrement ; mais qui, en tout, m’a rarement trompée.
Je n’avais pas quinze ans, je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation, et je ne me trouvais encore qu’aux premiers éléments de la science que je voulais acquérir.
De … ce 20 septembre 17…

jeudi 12 janvier 2017

Madame du Châtelet Discours sur le bonheur, plan détaillé

  1. Un texte argumentatif
  1. Thèse du texte : il faut avoir des passions pour être heureux
Passion et bonheur : deux idées neuves au XVIIIe siècle. Une condamnation de la passion au XVIIe (Eglise, théâtre, moraliste) + impossibilité de l’homme de faire son bonheur sur terre dans une perspective chrétienne au XVIIe siècle. + Émancipation du moi au XVIIIe siècle.
Champ lexical de la passion et du bonheur (à relever dans le texte)
  1. Les différentes passions
-Passions destructrices (la haine, la vengeance et la colère) : A éviter, « vices », condamnation morale.
-Une passion ambiguë : l’ambition. Le positif est qu’elle apporte de la jouissance. Le négatif est qu’elle dépend des autres.
-Eloge de la passion de l’étude elle contribue le plus à notre bonheur.
c) La logique de l’argumentation
Raisonnement progressif du pire au meilleur, des vices à la passion de l’étude en passant par l’ambition.
Présence de connecteur : car, or, parce que, mais.
  1. Une dénonciation de la condition féminine au XVIIIe siècle
  1. L’affirmation d’une égalité femme homme
Périphrase : « La moitié du monde » « C’est cette moitié » (l.19-20)
  1. L’exclusion des femmes


  1. Revendication pour une éducation des femmes
  1. La pluralité des moyens d’accès au bonheur pour les hommes
  2. La nécessité de l’étude pour les femmes


Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet

Discours sur le bonheur de Madame du Châtelet (publié en 1779)

Dans ce passage Madame du Châtelet défend deux idées : que l’amour de l’étude contribue grandement au bonheur de l’homme et qu’il doit contribuer au bonheur de la femme.
Dans un raisonnement rigoureux Madame du Châtelet dénonce le manque d’éducation des femmes et revendique ce droit. Cependant, ce discours ne ressemble pas à une harangue violente, tout est dit finement.
  • Raisonnement rigoureux
  • les notions sont définies précisément (celle de passion par exemple), de l’ambition. L’auteur ne se contente pas de survoler les notions, elle avance d’une manière quasi-scientifique, par ajout et soustraction.
  • Nombreux connecteurs logiques (l1 : car, l2 mais)
  • Répétition de la thèse (au début de l’extrait et à la fin)
  • Argument d’autorité convoqué : celui de Cicéron dont elle connait bien l’œuvre et la pensée.

  • Une critique du manque d’éducation des femmes
  • Cette critique n’apparaît pas au premier abord. Il faut attendre la fin du premier paragraphe pour que soit ébauchée une critique. L’expression « la moitié du monde » implicitement replace les femmes à la bonne « hauteur », elles qui sont considérées comme inférieures et comme une quantité négligeables dans le domaine public sont ici désignées à travers une quantité qui les place à égalité avec les hommes. Cette simple expression peut apparaître déjà comme une critique implicite.

  • Opposition très forte entre les hommes et les femmes dans le deuxième paragraphe : « Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes » Le déséquilibre est évident. Grammaticalement les hommes sont sujet du verbe « avoir », les femmes ne sont que complément. Les « hommes » sont à l’initiale de la phrase tandis que « les femmes » sont rejetées en fin de proposition. Le lexique même les opposent : « ont une infinité » s’oppose à « manquent entièrement ». Ce contraste exprime l’indignation de l’auteur devant cet état de fait.