jeudi 12 janvier 2017

Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet

Discours sur le bonheur de Madame du Châtelet (publié en 1779)

Dans ce passage Madame du Châtelet défend deux idées : que l’amour de l’étude contribue grandement au bonheur de l’homme et qu’il doit contribuer au bonheur de la femme.
Dans un raisonnement rigoureux Madame du Châtelet dénonce le manque d’éducation des femmes et revendique ce droit. Cependant, ce discours ne ressemble pas à une harangue violente, tout est dit finement.
  • Raisonnement rigoureux
  • les notions sont définies précisément (celle de passion par exemple), de l’ambition. L’auteur ne se contente pas de survoler les notions, elle avance d’une manière quasi-scientifique, par ajout et soustraction.
  • Nombreux connecteurs logiques (l1 : car, l2 mais)
  • Répétition de la thèse (au début de l’extrait et à la fin)
  • Argument d’autorité convoqué : celui de Cicéron dont elle connait bien l’œuvre et la pensée.

  • Une critique du manque d’éducation des femmes
  • Cette critique n’apparaît pas au premier abord. Il faut attendre la fin du premier paragraphe pour que soit ébauchée une critique. L’expression « la moitié du monde » implicitement replace les femmes à la bonne « hauteur », elles qui sont considérées comme inférieures et comme une quantité négligeables dans le domaine public sont ici désignées à travers une quantité qui les place à égalité avec les hommes. Cette simple expression peut apparaître déjà comme une critique implicite.

  • Opposition très forte entre les hommes et les femmes dans le deuxième paragraphe : « Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes » Le déséquilibre est évident. Grammaticalement les hommes sont sujet du verbe « avoir », les femmes ne sont que complément. Les « hommes » sont à l’initiale de la phrase tandis que « les femmes » sont rejetées en fin de proposition. Le lexique même les opposent : « ont une infinité » s’oppose à « manquent entièrement ». Ce contraste exprime l’indignation de l’auteur devant cet état de fait.

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