lundi 19 septembre 2016

lundi 19 septembre

Voici quelques éléments à propos de l'épitaphe de Villon.
Nous avons vu quelques questions envisageables pour l'oral.
1) En quoi la forme de la ballade permet-elle de renforcer le propos du poète ?
2) En quoi ce poème est-il pathétique ?
3) En quoi ce poème est-il argumentait ?
4) En quoi cette évocation de la mort est-elle originale ?
5) En quoi ce poème est-il lyrique ?
Il y en a d'autres...mais nous avons vu que répondre à une question était en réalité une gymnastique. Il suffisait de répondre en deux ou trois points en commençant par "parce que" pour être sûr de ne pas répondre à côté et de réutiliser les différents points de l'explication faite en classe.


François de Montcorbier (François Villon) est né à Paris en 1431 ou 1432. Issu d’une famille pauvre, il est orphelin très jeune. Villon est recueilli par  Guillaume de Villon, un chanoine de l’église Saint-Benoît-le-Bétourné. De 1443 à 1452, Villon est étudiant à Paris. Bachelier en 1449, licencié puis maître ès Arts de l’Université de Paris, Villon semble destiné à devenir clerc.
     Or, il fréquente des brigands et devient très vite un « mauvais garçon » : il est condamné à plusieurs reprises. Il ira jusqu’à blesser mortellement un notable au cours d’une rixe…Tantôt exilé, tantôt voyageur, il passe par Blois où il participe au « Concours de Blois » à la cour du duc Charles d’Orléans. Les deux œuvres principales de Villon sont le Lais et le Testament. Quant à la Ballade des Pendus, elle aurait été écrite lorsque Villon s’attendait à être pendu après sa condamnation. Sa peine aurait été ensuite transformée en peine d’exil. En 1463, Villon disparaît sans laisser de traces, après une seconde peine d’exil.


Quelques éléments

      Forme métrique : une ballade : 3 strophes “carrées” (décasyllabes sur 10 vers) suivies d’un envoi (strophe de 5 vers) Chaque strophe reprend un vers comme refrain : “Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre.”
      Ce poème fonctionne comme une prière. Le refrain aux vers 10, 20, 30 et 35, donne un rythme régulier et lancinant comme une une plainte. Cela accentue le pathétique du poème.
      Cette répétition montre aussi la montée de l’angoisse du condamné qui revient sans cesse sur la même idée : celle de son salut.
      Références précises à la religion catholique : Les mots “Frères humains” à l’initiale du poème qui reprennent les mots de l’évangile : “vous êtes tous frères”,
-le fils de la vierge Marie (vers 16) et enfin l’adresse “Prince Jésus” qui inaugure la dernière strophe. Le poète s’adresse donc à Dieu malgré sa faute.
      L’auteur n’hésite pas à montrer la mort et la souffrance de manière réaliste. Evocation sans détour de la mort, les corps des pendus sont des objets sur le point d'être détruits.
            -Cette déshumanisation est accompagnée par le champ lexical de la souffrance comme pour mieux en révéler le paroxysme : une souffrance inhumaine « dévorée et pourrie » (7 et 8) « débués et lavés » (21).
            -Insistance produite par le rythme binaire et le préfixe privatif « de » indiquant la décomposition.
Registre pathétique :
      Evocation récurrente de la mort « fumes occis » (v12), « sommes transis » (v15), « sommes morts ».
      Des souffrances endurées (champ lexical de la souffrance) « notre mal » (9), « les yeux cavés » (23), « arraché la barbe et les sourcils » (24), « plus becqueté d'oiseau que dés à coudre » (28).
      Lexique de l'affectivité « n'ayez les cœurs contre nous endurcis » (v.1), « pitié » (v.3), « mercis » (v.4) et rejet de l'indifférence et de la moquerie (9-11/12-19-34).

      Système d’énonciation : Emploi du pronom « nous » pour évoquer l'énonciateur : « nous » désigne les pendus (1-12;15-17) ou leurs os (8), l'énonciation prend alors la forme d'une prosopopée. « nous » désigne je + d'autres. Le fait que «je » ne soit pas mis ici en exergue fait de ce poème un lyrisme particulier, pourtant le titre du poème « épitaphe Villon » nous amène à identifier le poème comme le dernier discours d'un des pendus : Villon.
       La représentation de la mort dans L’Epitaphe Villon est celle de la religion chrétienne, les pécheurs qui ne reçoivent pas le pardon vont en enfer dont leur supplice donne un avant goût (18-22-33).
      Villon marque la supériorité de l'âme sur le corps, sa décomposition est le signe de la corruption humaine, la seule éternité est dans la vie spirituelle.
      Memento mori est une expression latine qui signifie « Souviens-toi que tu es mortel » l'évocation pathétique de la situation du poète et des pendus constituent pour l'homme un rappel de sa condition de mortelle. Comme dans la tradition antique, ce poème constitue un véritable memento mori, à l'origine d'une réflexion plus générale sur la condition et l'action humaines ainsi que sur le sens de la mort.


-Lecture du 2ème texte du bac : Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné.



Rappel du contexte : Agrippa d'Aubigné (calviniste donc protestant) vit dans une époque troublée, ponctuée de guerres de religion terribles entre protestants et catholiques.
Les Protestants ne reconnaissent pas l'autorité du pape et prône le retour aux textes évangéliques, une foi individuelle. 

A la fin de ces guerres Henri de Navarre (Henri IV) par l'édit de Nantes en 1598 fixe favorablement le statut des Protestants dans le royaume de France. Ils obtiennent la liberté de culte.

Agrippa d'Aubigné dans son long poème "Les Tragiques" raconte les malheurs de la France pendant ces guerres et  en fustige les instigateurs. Il en appelle au jugement de Dieu pour trancher en être les Justes et les Méchants en particulier dans le chant VII. 

Voici un extrait un peu plus long que dans votre manuel p 237. 


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