I
Une esquisse de portrait réaliste
a)
un portrait (points de vue mêlés, plan du texte, visage en
lumière, corps dans l'ombre)
C'est
un texte descriptif qui présente un homme Le Colonel Chabert.
-Point
de vue de la description:
Point
de vue de Derville: (l.1et 2) « entrevoyant [...] le singulier
client »
Point
de vue du narrateur : (l. 9) « vous eussiez dit » ;
(l. 22 et 23) « Je ne sais quoi de funestre »
Deux
points de vue se rejoignent pour présenter le Colonel Chabert.
-Un
portrait organisé
Aspect
général (l. 2 à 6) « Le vieux soldat était sec et maigre »
une
insistance sur le visage qui est développé par un champ lexical du
visage (l. 7) « front » ; (l.8) « ses yeux » ;
(l.10) « Le visage » ; (l. 14) « cette vieille
tête » Le corps disparaît dans l'ombre.
L'effet
produit par le personnage (l.16 à 23)
b)
dégradation du personnage
-dégradation
physique
« vieux »
(l.6) « vieille tête » (l. 14)
maigreur
du personnage « maigre » (l.6) ; « visage […]
en lâme de couteau » (l.10)
« une
taie transparente » ; (l.9) « sale […] bleuâtre »
(l.9)
-dégradation
sociale
« mauvaise
cravate de soie noire» (l.12) ; le personnage a été un
bourgeois et il ne l'est plus.
-Passage
du grade de « colonel »(l2) au statut de « vieux
soldat »(l6) « vieillard » (l16) Effacement
progressif de sa position sociale. Evolution dans la désignation du
personnage.
-dégradation
intellectuelle et morale
«idiotisme »
(l22), « la démence » (l21), « dégradants
symptômes » (l21)
- Impossibilité de décrire le personnage- « entrevoyant » (l1), « cachait »(l12), « qui couvrait »(l16), « silhouette dûe au hasard » (l14),-« aucune parole humaine ne pourrait exprimer » (l23) commentaire du narrateur qui montre l'opacité du personnage.- « semblait »,« paraissait » (l8),« peut-être » (l4-5) adverbe de doute : modalisateurs-indéfinis : « quelque chose », « quelque » (l14), « une certaine expression » (l21), « je ne sais quoi » (l22)-opposition : « bizarre quoique naturel »-Comparaisons : « vous eussiez dit de la nacre ».Transition : Le colonel Chabert surprend par sa physionomie atypique. Un portrait qui a une dimension réaliste mais pas seulement.
II
Une transfiguration fantastique
a)
mystérieux
-
« stupéfait » (l1), « singulier client »
(l2), « sujet d'étonnement » (l5) « mystérieux »
(l8)
L'apparition
du personnage provoque de l'étonnement. Le portrait interrompt le
récit et souligne le saisissement de Derville à la vue du colonel.
-Une
partie du personnage reste dans l'ombre. Ombre/lumière. « la
lueur des bougies » (l10) qui s'oppose à « l'ombre »
(l12)
-opposition
dans les couleurs : « bleuâtres » (l9) et
« brune »(l13) , « noire » (l16)
b)
spectral
-immobilité
du personnage : « immobile »(l3), « immobilité »
(l4), souligné par la comparaisonavec la « figure de cire »
(l3), « absence de tout mouvement. » (l19-20)
-un
mort-vivant : « semblait mort » (l11), « cadavéreuse »
(l19), « funeste »(l24), « absence (…) de toute
chaleur dans le regard » (l19-20) : parallélisme, rythme
binaire, effet d'insistance.gradation entre les deux adjectifs
« pale » et « livide ».
-registre
pathétique : le personnage inpire de la pitié :
« triste ». La description du personnage dégradé, son
silence et sa fragilité inspirent de la pitié d'autant plus que
l'on sent une certaine énergie latente, cachée qui apparaît
dans l'adverbe « volontairement » et dans la comparaison
du visage « en lame de couteau ».
-aspect
surnaturel, comme un fantôme : le portrait bascule dans le
fantastique.
- comme une peinture.- il s'agit d'un portrait pictural. - comparaison avec le portrait de Rembrandt. « immobile » (l3) comme s'il posait.- vocabulaire pictural : « ligne »--portrait en « clair-obscur » (l2) ; contrastes marqués entre l'ombre et la lumière, le clair et le sombre : « les rides blanches », « sillons noirs »-couleurs chaudes et froides : « sinuosités froides », « absence de chaleur », « décoloré » (l19)-effet produit : cela grandit le personnage et souligne la puissance de sa présence, souligne l'intérêt.Proximité entre la pratique littéraire et la pratique picturale.Cf Horace L'Art poétique « ut pictura poesis » « la poésie comme une peinture »Pour mercredi 23Lire et faire une lecture détaillée du texte distribué.
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