lundi 23 février 2015

Fiche récapitulative de "Souvenir" de Musset

Fiche récapitulative de Souvenir d’Alfred de Musset dans Poésies nouvelles, 1850

Introduction : La publication des Méditations de Lamartine en 1820 marque le début de la révolution romantique. Les poètes placent alors l’expression du Moi au cœur de leur œuvre et ainsi donnent un nouvel élan au lyrisme amoureux. Alfred de Musset s’inscrit pleinement dans ce nouveau mouvement littéraire en  particulier dans son recueil Poésies nouvelles publié en 1850. Dans le poème « Souvenir » le poète revient dans la forêt de Fontainebleau qui fut le témoin de ses amours avec George Sand.

·         Nous n’avons ici qu’un extrait du poème qui compte 45 quatrains dans sa totalité.
·         Structure de l’extrait : 4 quatrains, composés chacun de 3 alexandrins et 1 hexasyllabe.
·         Le lecteur suit le poète dans sa promenade ponctuée de différents éléments : « ces coteaux », « ces sentiers », « ces sapins », « ces buissons ». Les démonstratifs montrent bien que le paysage est déjà connu du poète. Il ne les découvre pas, il les redécouvre.
·         Une promenade : De plus l’anaphore au début des 3 premiers quatrains « Les voilà » illustre bien cette promenade et fait progresser le lecteur au cœur de la forêt en passant par différents paysages. Le terme « pas » revient d’ailleurs à deux reprises : « pas argentins » v. 2 et  « mes pas » v.10.
Le rythme du poème dans ces 3 premières strophes est équilibré, la césure principale est à l’hémistiche (au milieu du vers) comme pour mimer le mouvement des pas. Même l’alternance des rimes (rimes croisées) accentue ce mouvement.
Cette anaphore met en valeur certains éléments de la nature et provoque à chaque fois le souvenir du poète. « Ces coteaux », « ces sapins » réveillent chez le poète les souvenirs. Cette évocation semble presque joyeuse, dans un premier mouvement de reconnaissance, comme s’il retrouvait des amis éloignés dans depuis longtemps. Mais dans la première strophe l’hexasyllabe rompt ce mouvement joyeux en utilisant l’imparfait qui évoque alors un amour perdu : v.4 « Où son bras m’enlaçait » La troisième strophe fait apparaître une tristesse jusqu’ici sous-jacente : «où passa ma maîtresse » v.11 en utilisant le passé simple qui traduit une action révolue.
·         Ainsi, dans une lecture plus attentive la nature parce qu’elle a été  témoin d’un amour perdu,  semble « prendre la couleur » de cet amour. Aussi, lorsque le poète regarde « ces sentiers » v.2 ils ne sont plus de simples sentiers, ils deviennent des sentiers « amoureux ».
·         Personnification de la nature : v.2 : « sable muet », v.3 « ces sentiers amoureux, remplis de causeries », v.6 : « cette gorge profonde aux nonchalants détours », v.7 : « Ces sauvages amis dont l’antique murmure a bercé mes beaux jours. », les phrases injonctives que le poète adresse à la nature dans le dernier quatrain.
Toute la nature participe à l’évocation de cet amour, malgré elle. C’est le poète qui transpose autour de lui ses sentiments, ses réflexions. Ainsi, les strophes sont emplies de nostalgie douce.
·         Un poème lyrique voire élégiaque : Les 3 premiers quatrains semblaient doux et presque joyeux, emprunts de nostalgie certes mais sans tristesse poignante. La dernière strophe en revanche fait éclater l’émotion du poète. Le dernier quatrain commence par cette exclamation « Ah ! » qui rompt avec le reste. L’émotion couvait et s’exprime enfin. La tristesse du poète est explicite : « un cœur encor blessé ! »
On peut parler de registre élégiaque parce que le poète se complet dans la tristesse et dans l’évocation douloureuse des souvenirs. Il implore la nature de le laisser pleurer par des phrases injonctives : « laissez les couler !, Ne les essuyez pas ! »
La solitude du poète : Le fait que Musset s’adresse dans le dernier quatrain à la nature montre bien sa solitude. Il ne peut s’adresser à sa bien-aimée puisque son amour est perdu.

Conclusion : Dans ce poème élégiaque, Musset s’inscrit parfaitement dans le mouvement romantique en faisant de la nature le témoin de ses sentiments. La nature se fait l’écho de l’émotion du poète, thème éminemment romantique. D’autres poètes du XIXème reprennent également cette thématique comme Hugo et Lamartine.



Questions envisageables :
En quoi ce poème peut être considéré comme romantique ?
En quoi les sonorités et le rythme de ce poème  permettent-ils l’évocation d’un amour perdu ?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire